Titre
original:
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Réalisateur: AOYAMA
Shinji |
Année:
1999 |
Studio: Gaga
inc
Genre: Thriller |
Avec:
TAKASHIMA Reiko MATSUHIGE Yutaka SUZUKI
Seijun MIWA Hitomi |
dre |
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Autopsie d'un meurtre
Une aiguille enfouie dans le corps
d'un soit disant suicidé, l'embaumeuse Miyako va mener son enquête
qui la fera rencontrer trafiquants d'organes et organisations
religieuses
Ce n'est que depuis la
reconnaissance internationale d'Eureka qu'on découvre enfin le
reste de la filmographie d'Aoyama. Une exploration poussée par une
curiosité légitime qui mène le plus souvent à de
grosses déceptions. Si l'on n'attend pas systématiquement des
films de la trempe d'Eureka, on attend beaucoup plus qu'un simple
téléfilm surbudgétisé agrémenté de
scènes sanglantes. Si EM-Embalming propose une belle entame, le
film a vite fait de se disperser à trop vouloir brasser les genres. Tour
à tour thriller, film gore (les séquences d'embaumements sont
saisissantes), drame passionnel et film métaphysique, Aoyama se contente
d'un simple et sage travail d'illustration de la nouvelle de Saki Amemiya. Abus
de lents travellings et de lumières tamisées (quelques ambiances
cliniques réussies se détachent néanmoins), Score banal
parasité par une bouillie electro hors de propos. Le récit
échoue à offrir de réels enjeux, et dans ce flot d'images
banales surgissent éparpillés quelques bons moments : ambiance
oppressante dans le laboratoire clandestin d'un embaumeur
répudié, et surtout un humour noir surprenant et bien
amené. L'inspecteur qui ne pense qu'a manger même en visitant des
morgues, un embaumeur détaché évidant froidement un
cadavre pour vendre un foie frais à un client puis sortant soudainement
sa tronçonneuse afin de décapiter le même cadavre au
prétexte que les têtes se vendent mal !
Malheureusement tout cela est
dilué dans une intrigue inutilement confuse où se mêlent
complots politiques, enquête policière , éléments
fantastiques (dédoublements de personnalité), quête
métaphysique. Bien conscient que sa machine tourne à vide, Aoyama
multiplie inutilement les twists dans un dernier geste
désespéré. Plus gênant, on retrouve la vilaine
tendance d'Aoyama à nous servir du pensum moralisateur (cela s'est
même empiré avec son récent et insipide Lakeside Murder
Case), de longs tunnels dialogués insipides confrontent point de
vues éthiques et métaphysiques. Une approche prétentieuse
qui ne fait qu'effleurer les vraies questions.
Banal produit de genre, EM
Embalming aurait mérité à rester concentrer sur son
sujet au lieu de s'égarer dans de multiples directions insuffisamment
exploitées. On retiendra tout de même quelques froides ambiances
cliniques et des dérapages au ton délicieusement
sardonique. |
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