Titre
original:
Shiryo no
wana |
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Réalisateur: IKEDA
Toshiharu |
Année:
1988 |
Studio: -
Genre: Slasher |
Avec:
ONO Miyuki KATSURAGI Aya KOBAYASHI
Hitomi NAKAGAWA Eriko |
dre |
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Slasher japonais
Surprenant slasher japonais,
puisant ses influences dans les mangas de son réalisateur, mais
également dans le giallo italien et le survival américain. En
résulte un mélange des genres bancal, mais quelque part
attachant.
Présentatrice d'une
émission programmée en dernière partie de soirée,
Nami reçoit un jour une mystérieuse cassette vidéo sur
laquelle est montrée un meurtre abominable. Le lieu du crime
étant parfaitement reconnaissable, elle décide de réunir
son équipe de journalistes pour aller enquêter sur place. Se
retrouvant sur une ancienne base militaire, les cinq amis fouillent les locaux
à la recherche de quelque indice ; mais un tueur en série
redoutable hante les lieux et décide un à un chaque membre du
groupe. Seule survivante, Nami ne doit son salut qu'à la présence
d'un étrange individu, habitué des lieux et à la recherche
de son jeune frère dérangé
Le générique du
début affiche clairement les ambitions de son réalisateur. Par
son très gros plan d'un il menacé par un couteau, il
résume parfaitement sa volonté d'agresser le spectateur. Le
contenu ultra-violent de la mystérieuse cassette envoyée à
la présentatrice annonce le degré de brutalité de laquelle
sera teintée la suite des aventures. Le spectateur appréhende -
plus ou moins inconsciemment - de ce qui va se passer et les sens sont en
alerte. Malheureusement, le réalisateur ne saura honorer toutes ses
promesses : après une trop longue introduction, où les
personnages errent dans l'immense ''terrain de jeu'', il ne réussit pas
à entretenir savamment cet état d'anxiété, puis
gaspille toutes ses cartouches en éliminant trop rapidement tous les
protagonistes en un minimum de temps (moins de vingt minutes). Son audacieux
choix de faire basculer , dans un second temps le film vers ce qui s'apparente
d'avantage à un giallo n'est pas récompensé par une partie
trop longue et inutilement bavarde qui amoindrit considérablement
l'impact d'une troisième partie encore différente et toujours
aussi surprenante.
Issu du monde de la bande
dessinée et des réalisations de pinku eiga et de films
d'exploitations, IKEDA déploie énormément d'énergie
à faire ses preuves sur ce film d'un autre genre. Initialement
écrit par Takashi ISHII, le cinéaste s'empare totalement du
scénario originel - qu'il réécrira de nombreuses fois -
pour signer un profond hommage à de nombreux réalisateurs
mondiaux du même genre : Luis Bunuel, Wes Craven, Tobe Hopper, Dario
Argento, Brian de Palma, Sam Raimi, David Cronenberg,
Ne disposant que
d'un budget de 500.000 dollars et tourné en 16mm, il s'entoure d'une
équipe technique et d'acteurs principalement issus du milieu porno et
qu'il connaît bien pour travailler sans relâche pendant de
nombreuses semaines. Le tournage et la post-production le laisseront tellement
affaibli, qu'il n'a même pas pu se rendre à
l'avant-première du film. Bien que bancal et partiellement
réussi, ses efforts transpirent à l'écran et donnent un
cachet sympathique à l'ensemble. Le problème réside donc
essentiellement dans les erreurs de rythme explicitées ci-dessus ; mais
il y a également une relative paresse dans l'exploitation des
personnages. Passe encore un point de départ peu crédible,
montrant une équipe de télévision quelque peu naïve
de s'embarquer dans l'aventure sans en avertir ni les autorités, ni
personne ; en revanche, le fait de se disperser sachant pertinemment qu'un
tueur fou rôde dans les parages est peu crédible. Inexplicable
également les scènes de sexe tirées par les cheveux et ne
servant sans doute qu'à remplir un quelconque quota exigé de la
part des producteurs. Que la protagoniste principale ne se doute pas un instant
de la véritable identité de son mystérieux chevalier
pourrait être renvoyé au syndrome du ''guignol'' (''attention,
Guignol, DERRIERE TOI) ou à la pure bêtise, dont elle fait preuve
dès le départ en entraînant toute son équipe vers
une mort certaine
Des personnages un peu mieux écrits auraient
pourtant permis de grandement contribuer à une meilleure réussite
du film.
Restent
quelques séquences du meilleur effet, qui - bien qu'inspirés
d'autres métrages - font preuve d'une rare maîtrise
: la poursuite dans les longs couloirs sombres uniquement éclairés
par les flashs d'un appareil photo, le machiavélique
piège de l'arbalète et toute la partie finale
dans le repaire du tueur fou sont autant de morceaux de bravoure.
Inégal, trop longuet et pas assez bien approfondi, Evil
Dead Trap vaut surtout par la franche volonté de
son réalisateur de signer une uvre de référence.
S'il ne parvient pas tout à fait à atteindre son
objectif, l'ensemble vaut pourtant le détour - pour ceux
qui auraient l'estomac bien accroché. Malheureusement,
les deux séquelles - dont le troisième est nouveau
signé par IKEDA - sans lien direct à ce premier
opus ne transformeront pas cet essai. |
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