Pinku-gore récréatif
Une mystérieuse
organisation entraîne la jeune Kyoko afin d'en faire une froide et
impitoyable machine à tuer. Sa mission : récupérer une
valise remplie de drogue et d'argent qu'un yakuza protège jalousement.
Malheureusement pour elle, une lycéenne perverse et sadique
nommée Yuki s'est déjà chargée de la besogne. Kyoko
va donc partir sur ses traces
Pour ce nouveau film, Yamanouchi
ne change pas de formule et accouche d'un V-movie toujours aussi fauché
compensé par une absurdité fièrement revendiquée. A
la manière des Kaiju-eiga, la ronflante séquence titre se donne
des faux airs de blockbuster comme pour mieux railler son statut de sous-film.
On y voit Kyoko s'entraîner dans une enceinte bétonnée pour
finalement y affronter un catcheur affublé d'un slip au ridicule
achevé. Quelques effets cheap et gores après, Kyoko peut partir
à la chasse.
Habitué à des
uvres plus malsaines comme Virgin Hell, Kyoko vs Yuki
appartient à la veine récréative de son
réalisateur. Le propos généralement misogyne du genre y
est ici renversé, le sexe faible y tient la vedette et les quelques
personnages masculins font figures de pitoyables sous-fifres juste bon à
torturer. Un changement qui n'est pas pour déplaire et qui vaudra
d'inévitables scènes lesbiennes dont notamment cette
séquence où une femme obèse emmanche sa partenaire
à l'aide d'un élégant gode-ceinture tout en se
délectant de cuisses de poulet !
S'il pâtit d'une
réalisation amateur indigente (toujours ces ternes environnements
peri-urbain et regards desesperement vides), Kyoko vs Yuki n'en reste
pas moins un petit divertissement aussi débile que sympathique. Les
affrontements des jeunes femmes rehaussés d'effets gores bien sentis
sont reliés par de paresseuses scènes de sexe et l'ensemble se
laisse suivre sans mal. On retiendra quelques séquences hilarantes
telles celle où Kyoko recout sa main tranchée à l'aide
d'un chalumeau sans oublier de l'affubler de griffes à la Freffy Krueger
(!) ou encore cette scène où une inconsolable et
infortunée passante pleure à chaudes larmes son radis
tranché de toutes parts par cette même Kyoko.
S'il est permit de s'affliger
devant ce genre de sous-film, Kyoko vs Yuki n'en reste pas moins un
petit divertissement pour adultes assez efficace où Yamanouchi
n'hésite pas à tourner en dérision les codes du genre.
Comme le dit la formule consacrée: ''à réserver aux
aficionados''
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