Titre
original:
Rosuto
Vaajin |
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Réalisateur: Satou
Toshiki |
Année:
2002 |
Studio: -
Genre: Pinku-eiga |
Avec:
Sasaki Nikki Matsunaga Taishi Saitou
Chika Sakura Asami |
dre |
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Le temps qui passe...
Lost Virgin narre la vie de
Chisato durant trois étés, trois époques bien distinctes
qui montrent qu'en quinze ans la vie évolue inexorablement mais que les
souvenirs demeurent: autrefois lycéenne, puis office lady, et
maintenant serveuse, les années passent. Autour de ses errances et
escapades sexuelles se dessine le portrait d'une femme dans le doute. Pour ce
nouveau métrage, Toshiki Satou fait appel à la sur de
Yumeka Sasaki (une actrice pinku de premier ordre) pour incarner une femme
sensible et désorientée. Premier rôle et première
réussite, Nikki Sasaki est habitée par son rôle et donne
vie à un beau personnage. Le reste du casting est à l'avenant et
incarne des êtres crédibles qui font vibrer un scénario
épuré mais non dénué de profondeur pour
autant.
Toshiki Satou s'appuie sur une
structure classique de multiples flashback imbriqués. Tout
l'intérêt et la réussite du film est de montrer, par la
répétition de même gestes banals, comment évolue le
personnage de Chisato. Principalement centré sur les nuits d'amour de
cette femme, le récit semble comme déconnecté du
réel, les errances somnambules confèrent une jolie touche
etherée qui souligne la sensibilité de l'ensemble. Des rencontres
purement sexuelles, une soirée bien arrosée avec une amie
d'enfance, un karaoké solitaire, autant de moments qui soulignent la
fragilité de cette femme. Satou possède une belle maîtrise
de la durée, plans étirés ou raccourcis impriment un
rythme nonchalant, telle une berceuse propice à la rêverie et
à la mélancolie. La moiteur de l'étouffant
été japonais transpire par la photo très chaude où
les couleurs primaires gonflent et vibrent.
La réussite de ce genre de
film tient souvent à peu de choses, Satou maintient la tension tout du
long, intensité s'aggravant le temps passant. D'éparses touches
mélancoliques ou dramatiques font peser le poids des années :
Chisato découvre la progéniture d'une ancienne amie d'enfance,
apprend le suicide d'une amie. Chisato rencontre aussi par hasard l'homme
auquel elle a donné sa virginité, un homme tout aussi
paumé qui constitue le contrepoint masculin de l'histoire. Le couple
éphémère se côtoiera le temps d'une ballade
nostalgique sur le chemin de leurs amour passé et de leur adolescence
perdue. Film érotique oblige, les indispensables scènes
érotiques abondent sans pour autant dénaturer le récit, le
renforçant même. A la manière d'un Kumashiro, le sexe selon
Satou est constitutif même de la vie. Ces scènes exhalent la
nature même des relations amoureuses, tantôt heureuse, tantôt
triste : scène de dépucelage superbement pudique, une partie
à trois soulignant les forts liens affectifs des deux amies, ou encore
une triste fellation comme dernière tentative d'accroche vers un homme
sur le départ.
Lost Virgin est un fier
ambassadeur du genre. Foncièrement érotique, le film de Satou
n'en demeure pas moins un vrai film d'auteur où routine quotidienne et
errances nocturnes s'interpénètrent, distillant ainsi une belle
fragrance, celle d'une femme perdue qui continue à vivre bon grè
mal grè. Un beau film humble qui touche juste, et une superbe
composition d'une actrice débutante. |
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