.Quartet
 
Titre original:
-
   
Réalisateur:
HISAISHI Joe
Année:
2001
Studio:
Quartet Partners
Genre:
Drame
Avec:
HAKAMADA Yoshihiko
SAKURAI Sachiko
MURA Tomokazu
OMORI Nao
dre
Calme plat 

Notes suspendues, mélodies éthérées, l'univers musical de Joe Hisaishi occupe une place prégnante dans les réussites de Takeshi Kitano et Hayao Miyazaki. Quartet qui marque le premier passage du compositeur derrière la caméra suscite dès lors la curiosité. Alors qu'on aurait pu s'attendre à un projet ambitieux de cinéma sensoriel propre à restituer la sensibilité de son auteur, Hisaishi opte pour un canevas classique suivant les traces d'un ancien groupe d'amis de lycée se retrouvant trois ans après la fin de leurs études. Centré sur un personnage principal doué et égoïste qui réalisera enfin ses travers, Hisaishi complète son quatuor avec des rôles stéréotypés (une femme survivant en jouant au coté d'un minable pop-singer, un professeur peu doué mais passionné,..). Illusions et déceptions rythment une trame courue d'avance où la mièvrerie n'est jamais bien loin. Forcés à cohabiter pour remporter un prix salvateur, le quartet se soudera bon gré mal gré dans l'adversité pour finalement démontrer la toute puissante de l'amitié. Parabole sur l'amitié et la valeur du travail, le résultat déçoit par son académisme à l'image du thème musical principal étonnamment fade. Sans jamais se détacher d'un soupçon de mégalomanie propre au personnage, Quartet témoigne des obsessions de son auteur par sa démarche quasi-pédagogique sur le pouvoir de la musique. Fortement influencé par les codes des dramas, dont notamment des acteurs fades et sans passion, Quartet ne suscite qu'un ennui poli sans jamais vraiment parvenir à décoller du redoutable ventre-mou des drames nippons contemporains. Si le film hérite un temps durant d'un dispositif de road movie plus séduisant, il a malheureusement tôt fait de se retrouver sur les rails d'une triste et confortable linéarité. Citons aussi la propension du réalisateur à se mettre en scène, voir les passages où les interprètes éblouissent littéralement leur auditoire en interprétant les thèmes de Totoro, Kids Return et Hana-Bi (sur de subtiles images de feux d'artifices…).

La réalisation de l'œuvre est à l'image de sa thématique : fade et un brin pompeuse. La photo léchée et les lassants car systématiques mouvements de grues ne cachent pas l'absence de véritable projet de mise en scène. Une illustration plombée par de maladroits procédés suggestifs tels ces zooms hasardeux ou ces éclairs dramatiques très bollywoodiens. Les omniprésentes scènes musicales procèdent d'une mise en scène routinière platement illustrative, dommage qu'Hisaishi n'ai pas cherché à transcender son message par des expérimentations visuelles/sonores. Unique réalisation du célèbre compositeur, Quartet est une œuvre calibrée, sans aspérité ou si peu pour un résultat qui laisse profondément indifférent.

 
Martin Vieillot