Titre
original:
Tokugawa onna
keibatsu-emaki : Ushi-zaki no kei |
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Réalisateur: MAKIGUCHI Yuuji |
Année:
1976 |
Studio: Toei
Genre: Torture |
Avec:
KAZATO Yusuke UCHIMURA Rena SHIOJI
Akira IWAO Masataka |
dre |
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Désirs écartelés
Avide de soutirer les derniers
quelques yens fatigués d'une franchise largement éculée,
les studios de la Toei chargent le réalisateur Makiguchi de renouer avec
la série à succès des Joy of Torture de Teruo
Ishii. En résulte une succession peu ragoûtante de scènes
de torture surenchérissant dans la violence graphique sans
originalité aucune.
Film en deux sketches, le premier
se passe au temps du Japon féodal en 1628. Les chrétiens sont
persécutés et soumis à d'horribles tortures pour le seul
plaisir de quelques sadiques gouverneurs. Lorsqu'un garde d'un magistrat
s'éprend d'une supposée chrétienne, il doit assister,
impuissant, au viol, puis à la torture de sa campagne et de la famille
de cette dernière. Le second film dépeint les déboires de
Suzeto, obligé de s'acquitter des basses besognes dans un bordel en
1821. Choqué du traitement réservé au personnel - dont une
prostituée, avortée à mains nues - il s'enfuit en
compagnie de Sato. Devenant des brigadiers de grands chemins, ils seront vite
rattrapés et soumis à un cruel traitement.
La relachament mondial de la
censure cinématographique dès la fin des années '60s a
été une véritable aubaine pour les gens du métier.
Si certains pouvaient finalement donner entière vie à leur
liberté artistique auparavant réprimandée, d'autres en
profitaient pour donner dans une surenchère des bravoures d'interdits
dans un seul but commercial. A la fin des années '60s, Teruo Ishii
initiait une longue série de huit films uniquement basé sur des
scènes de torture et de sexe crues. Véritables cartons, ces films
produits à petits budgets assuraient une excellente rentabilité
à ses producteurs, en l'occurrence les studios de la Toei. Bien
évidemment, plagiaires et opportunistes du succès ne se faisaient
pas prier et se dessinaient les timides débuts embryonnaires des futurs
pinku eigas. La mode ne dure qu'un temps et le filon des films à
tortures s'effilochait dès le début des années '70s. Sans
doute inspirés par les succès mondiaux des films de cannibales et
gore transalpins, les studios de la Toei flairaient le revival de leur ancien
titre de gloire et chargeaient l'assistant réalisateur Yuuji Makiguchi
de faire renaître de ses cendres le film de tortures.
Traité sur le mode de la
série des pseudo-documentaires Mondo, le générique
du début est une succession d'images d'archives présentant des
hommes martyrisés ou torturés sans aucun lien avec la suite
à venir. S'ensuivent quelques autres supplices à
différentes périodes du Japon médiéval, avant que
le premier sketch ne démarre pour de bon,. Les intrigues importent
finalement peu, le film n'étant qu'une suite de scènes soit de
tortures, soit de sexes très légères - d'ailleurs
floutées par d'énormes caches rendant très peu compte de
l'action en cours et particulièrement curieux au milieu de toutes les
horreurs filmées en gros plans par ailleurs. Viols, brûlés
vifs, avortement à mains nues, énucléation,
démembrement
Shogun's Sadism est rempli à craquer de
multitude de tortures abominables plus horribles les unes que les autres. La
plupart du temps filmés en longs plans larges afin de montrer au mieux,
rien n'est épargné aux yeux du spectateur.
Véritable
surenchère dans le genre, toute cette surabondance finit
par lasser. Certaines images sont certes choquantes, surtout
pour les néophytes du genre, mais sont trahies par des
effets spéciaux insuffisamment aboutis. Malgré
le prétexte de s'appuyer sur des faits historiques véridiques
(les chrétiens ont effectivement été traqués
au XVIIième siècle ; des corps des prisonniers
morts étaient utilisés pour s'assurer du bon tranchant
de toute nouvelle épée se devant de couper net
et d'un seul coup porté le corps d'un adversaire
),
tout le film n'est qu'opportunisme voyeuriste dans un seul but
commercial ; mais sans rien apporter de nouveau au genre, ni
de faire preuve d'aucune once d'originalité, Shogun's
Sadism rate son objectif premier : divertir les aficionados
du genre. |
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