Titre
original:
Gokuaku bozu
: nembutsu hitokiri tabi |
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Réalisateur: HARADA
Takashi |
Année:
1969 |
Studio: Toei
Genre: Matatabi No Mono
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Avec:
WAKAYAMA Tomisaburo SUGAWARA Bunta OHKI
Minoru SAKURAMACHI Hiroko |
dre |
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Pirates d'eau douce
Le troisième volet du
Moine assassin s'inscrit dans la parfaite continuité de l'esprit
d'exploitation de la série. Sexe, violence et une attitude
immanquablement "poseur" cherchent toujours à imposer l'acteur
Tomisaburo WAKAYAMA comme le digne successeur de son propre frère,
Shintaro KATSU.
Après avoir
"défleuri" une jeune vierge à la veille de son - prétendu
- mariage, le prêtre peu orthodoxe Shinkai se cache dans une petite ville
côtière. Les hommes partis à la traditionnelle pêche,
ne restent que femmes, vieillards et invalides. Manque de chance, des pirates
abusent de l'état de faiblesse pour envahir le village en attendant une
prochaine livraison d'armes. Le prêtre se trouvant définitivement
au mauvais endroit au mauvais moment, il aura fort à faire entre
combattre les vils mercenaires et affronter consécutivement le
frère d'un adversaire tué trois ans plus tôt et son nemesis
récurrent, le machiavélique Ryotatsu.
Réunissant certainement
tous les éléments nécessaires à un grand
succès public, la série avait pour seul tort d'arriver
après ribambelle de produits de même calibre et - peut-être
- de trop s'appuyer sur son côté exploitation finalement
réducteur pour le genre. Débutant sur un combat
épouvantablement chorégraphié et abusant du faux sang pour
exacerber la violence graphique des coups portés, l'amusante suite
entraîne WAKAYAMA dans le lit d'une fausse mariée, puis au village
de pêcheurs peuplé d'amazones. Toutes les cartouches du pur
produit d'exploitation sont ainsi épuisées en moins d'une
vingtaine de minutes et seuls des stock-shots de requins au large et
l'intrusion au sein d'une abusive secte rehaussent quelque peu
l'intérêt de l'amateur avoué du bis et du kitsch. Sous
couvert de ces stéréotypes du genre se cache finalement une
intrigue des plus classiques, formule déjà éprouvée
sur la série fort ressemblante des Zatoichi - le charme de son
interprète en moins. Si la ressemblance physique prête souvent
à confusion, WAKAYAMA ne peut rivaliser avec la fausse candeur de son
demi-frère KATSU. Personnage principal trop peu rôdé,
l'intriguant prêtre Shinkai n'a jamais pu prétendre au statut
culte du masseur aveugle. Pire, en seulement quelques minutes d'apparition
à l'écran, Bunta SUGAWARA vole littéralement la vedette au
moine assassin. Stature haute et élancée, toute la rage contenue
derrière l'implacable rictus de haine froide et de ses yeux
crevés suite à leur premier combat, Ryotatsu mériterait
largement de remporter l'affrontement final - malheureusement entaché
par l'abus d'un ralenti du plus mauvais effet. D'autant plus honteux, que les
talents certains de WAKAYAMA au sabre et SUGAWARA aux poings ne sont plus
à démontrer et auraient mérité meilleure
illustration que ce faux combat de catch raté.
La série
des Wicked Priest est donc un plaisir coupable pour tout
cinéphile adepte de bon goût. Film dans la pure
tradition des produits d'exploitation de leur époque,
il ravira certainement les moins regardants. Quant aux autres,
ils peuvent prétendre savoir à quoi s'attendre
dès les premières minutes de cet épisode. |
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