Titre
original:
Gokuako bozu
: nenbutsu sandangiri |
|
|
Réalisateur: HARADA
Takashi |
Année:
1970 |
Studio: Toei
Genre: Matatabi No Mono
|
Avec:
WAKAYAMA Tomisaburo SUGAWARA Bunta NAKAYA
Ichiro JONO Yuki |
dre |
|
Vengeance aveugle
Après la relative
légèreté du précédent épisode, les
auteurs reviennent à un ton plus sombre. Intrigue plus complexe et de
nombreux adversaires défiant la vie du moine assassin, le principal
ressort de la présente histoire est la perte de sa vue. Une
caractéristique de plus pour rapprocher les Wicked Priest de leur
première source d'inspiration: la série des Zatoichi.
En voie de concrétiser la
veillée funèbre tant souhaitée de sa mère
décédée, Shinkai est rattrapé par son passé
en la personne d'un ami d'enfance. Tous deux seront entraînés au
centre d'un conflit opposant deux exploitants maritimes. Au cours d'un
affrontement, le faux prêtre perd l'usage de ses yeux.
Sérieusement handicapé, il lui semble impossible de venir
à bout de ses adversaires, surtout que Ryotatsu est de retour pour le
confronter dans un duel à la vie ou à la mort.
Wicked Priest 4 est souvent
dit l'épisode préféré des amateurs de la
série. Peut-être est-ce en raison de la forte proximité
avec sa première source d'inspiration : la saga des Zatoichi.
S'il est facile de dresser les nombreuses similitudes entre les deux
séries tout au long des cinq aventures, la cécité de son
personnage principal n'en fait plus aucun doute. Principal ressort du
présent épisode, il permet d'emprunter un ton plus sombre, mais
également à donner la part belle à la maîtrise de
son interprète WATAYAMA dans l'art du Iaido (l'art de
dégainer le sabre et de toucher l'adversaire dans un même
mouvement). Toute l'intrigue est d'ailleurs proche d'un yakuza-eiga classique,
plutôt que de l'univers délirant et déluré des
autres épisodes. Le film fait certainement moins exploitation, que le
curieux troisième volet des aventures de Shinkai, mais contient
également bien moins de scènes de sexe et de violence. Le moine
n'entreprendra qu'une seule et malheureuse tentative à coucher avec une
prétendue nonne, expérience qui se soldera par un pitoyable
fiasco. Ce sera également parmi les seuls rares moments comiques au
profit d'un ton plus mâture et sombre. Quelques flash-back donnent un
intéressant aperçu de la vie passée du moine, tel
l'important moment de séparation entre les deux amis d'enfance, l'un
pour devenir un honnête gentilhomme, l'autre pour apprendre le
métier de prêtre afin de pouvoir donner une veillée
funèbre décente à sa mère
décédée. Approfondissant ainsi quelque peu le trouble
personnage fort mal esquissé jusque-là, ces
révélations permettent également d'engager un
sérieux enjeu basé sur l'amitié et le respect mutuel. Si
l'ami d'enfance n'aura cure d'un quelconque code d'honneur, l'ennemi
juré de Shinkai - lui - le respectera à la lettre. Le
mystérieux personnage de Ryotatsu, ressort à
répétition tout au long des cinq épisodes, n'en prendra
que plus de profondeur. Revenu une fois de plus d'entre les morts pour
confronter son nemesis depuis le premier épisode dans un duel à
la vie ou à la mort, il respecte pourtant l'affaiblissement
momentané et l'implication dans d'autres affaires de son adversaire pour
ne pas simplement le tuer. Au contraire, il intervient même pour
débarrasser Shinkai de ses poursuivants pour être sûr de sa
survie pour une confrontation ultérieure. La fin sera réellement
émouvante, se poursuivant jusque dans l'épisode suivant et
témoignant d'un profond respect entre deux ennemis pourtant
décidés à venir au bout l'un de l'autre.
Si l'épisode
fait donc la surprenante impasse sur le désormais traditionnel
duel entre Shinkai et Ryotatsu, il n'en demeure pas moins riche
en combats, notamment par un superbe affrontement d'une bonne
quinzaine de minutes entre le moine assassin aveugle et les
vils méchants des compagnies maritimes. A l'inverse du
brouillon précédent volet, les chorégraphie
soignées sont d'une durée satisfaisante pour tout
fan des combats de sabre. La surprenante intervention du fouet
mortel de Ryotatsu, ainsi qu'un gunfight au ralenti précédant
ceux du cinéma hong-kongais de près d'une quinzaine
d'années constituent également un indéniable
plus. S'éloignant du ton cabotin du dernier épisode
pour adopter une ambiance plus noire, la série du moine
assassin perd également de son originalité première,
qui était de lier l'exploitation au film de yakuza. Quelques
flash-back apprennent davantage sur les origines de l'héros
sans réussir toutefois à esquisser suffisamment
un personnage trop brouillon depuis le début de la série.
Restent les superbes combats et la - toujours - présence
magnétique d'un Bunta SUGAWARA volant la vedette au véritable
personnage principal. |
|