Titre
original:
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Réalisateur: AOYAMA
Shinji |
Année:
1997 |
Studio: Gaga inc
Genre: Yakuza-eiga |
Avec:
TOYOHARA Kosuke NATSUO Yuna Mickey
CURTIS KUNIMURA Jun |
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Boring Life
Un oyabun (chef yakuza) se
fait kidnapper, charge à Sakai de le retrouver. Ce dernier se retrouve
bientôt impliqué dans l'affaire d'une mystérieuse enveloppe
qui lui échappe totalement. S'y ajoutent bientôt une liaison avec
la fille du yakuza et un ami lui aussi empêtré dans une mauvaise
passe.
Un an après
Chinpira, Shinji Aoyama confirme avec Wild Life ses
agaçants penchants auteurisants insufflés dans un simple film de
genre. Si plus personnel que ses mauvais thriller EM-Embalming et
Lakeside murder case, l'ensemble souffre pourtant d'une absence de
direction qui ne met que plus en lumière sa vacuité. Dans une
veine similaire aux yakuzas eiga décalés de Kiyoshi Kurosawa des
années 90, Aoyama inscrit ses personnages dans un Japon de la
récession où se côtoient petites frappes et yakuzas sans
envergure. Si cet univers banal permet d'humaniser ces figures typiques, Aoyama
n'en finalement extrait que des tranches de routine quotidienne mises bout
à bout (décors de parking, restaurant ou pachinko). Une
démarche qui respire par trop la pose artistique à vouloir
à tout prix insuffler une ironie au récit, le canevas simple se
retrouve lui inutilement éparpillé par des ellipses et sautes
temporelles maladroites. Se focalisant sur le personnage de Sakai, Aoyama
déroule une galerie de personnages archétypaux qui
confèrent à l'ensemble un polygénerisme quelque peu
forcé. S'y croisent romances, amitiés, rixes et errements
lourdement soulignés par le symbolisme du puzzle. Si le flou qui
règne sur le film se veut un reflet de l'état d'esprit de Sakai,
la teneur introspective du récit reste bien trop légère
pour justifier une telle structure éclatée. Le macguffin,
une enveloppe au contenu mystérieux, est ici sous- exploité et
n'intervient que pour relancer artificiellement une tension quelconque à
l'intrigue. Quant au découpage en chapitres
référencés à des titres de films/chansons, il
respire le procédé gadget mal digéré.
A trop vouloir jouer avec le
spectateur, Aoyama se prostre dans sa pose d'auteur et délivre un
ensemble décousu et sans enjeu que l'attendu twist final ne fait
qu'aggraver. Une démarche cynique qui affadit un matériau
déjà bien pauvre, lui ôtant les charmes de ces petites
productions : efficacité, inventivité, détournement. Si
par moment le film se fait l'écho d'une pseudo-'nouvelle vague'
(caméra portée et mouvement souples, ton 'libre'), Aoyama
expérimente aussi quelques procédés graphiques fumeux
(caméra tremblante, tournoyante ou subjective) qui tentent tant bien que
mal de briser la langueur lénifiante de l'ensemble. L'esthétique
du film digne d'un téléfilm surbudgétisé se voit
adjoindre le renfort épisodique de filtres malvenus. Quant aux
interminables scènes (mal) dialoguées à la philosophie de
comptoir, elles alternent avec des moments 'creux' qui n'épaississent en
rien la psychologie des personnages. Un triste exemple de film en roue libre
qui s'égare, auto satisfait, dans son propos brumeux. Le plus grave
étant sous doute le profond ennui qu'il assène au spectateur
totalement indifférent
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