.Toda Hiroshi, illustre inconnu
 
 
Méthodes et approches


L'assistant réalisateur Inoue.

Toda et Yamada.
L’approche toute personnelle de la réalisation confère à TODA une rapidité d'exécution notable ainsi qu’une entière indépendance artistique à pouvoir aborder ses thèmes. Au fil des années, il a su constituer une petite équipe de fidèles collaborateurs avec qui il partage une passion commune et sur laquelle il peut s'appuyer pendant les tournages s’étalant parfois sur plusieurs mois. Outre certains membres de sa famille – dont sa femme et ses deux enfants – il a pris pour l'habitude de travailler avec Katsuhiro YAMAMURA (acteur et co-scénariste depuis ses débuts), Syozi YAMADA (acteur), Mikiko HASEGAWA (musique), Kengo NISHIMOTO (son) ou encore MEGUMI Inoue (1er assistant réalisation). La communication importe beaucoup à TODA afin de pouvoir mettre son entière confiance entre les mains de gens qui se comprennent immédiatement. Dans son approche, Hiroshi TODA confie avoir constamment à l’esprit des sujets qui sont autant de postulats cinématographiques potentiels. Sa plus grande source d'inspiration vient notamment de son plaisir à contempler de vastes paysages. TODA qui aime avoir un regard extérieur sur son travail apprécie la co-écriture de scénarios et tous le processus de discussion et confrontation qui s’ensuit. Les acteurs sont à ce titre eux aussi impliqué dans ce travail et peuvent proposer des approches et idées alternatives sur un script encore susceptible d’évoluer le jour même du tournage. Loin pourtant d’un travail d’improvisation, le cinéaste aime à préparer un découpage (travail préparatoire de la prise de vues) et un story-board (dessins du découpage) avant le tournage; ce qui ne l'empêche pas de changer d'idées une fois sur place.


Toda s'activant sur Yamada.
Chez TODA, la réalisation se résume généralement à de longs plans fixes. Le réalisateur est un farouche partisan d’une mise en scène épurée privilégiant une certaine véracité du propos et influant le moins que possible sur le cours des choses. Cinéaste de la sensitivité, il cherche à ce que chaque spectateur ressente librement la teneur de son travail; il évite pour cela tout éléments potentiellement parasites. A l'instar de MIZOGUCHI, il évite les inserts (pour ne pas pointer explicitement tel ou tel détail); le son est généralement en prise directe (et non remixé en post-production, laissant jusqu'au souffle du vent dans le micro – surtout dans ses premiers films); la musique était totalement absente jusqu'à sa récente rencontre avec la compositrice Mikiko HASEGAWA. Depuis "Six-Jizo", TODA aime à souligner certains passages d'un accompagnement musical adapté, mais sans que cela influe sur l'émotivité de l'action en cours : pas d'envolées lyriques de violons lors d'une scène dramatique, seule une discrète mélodie accompagne l’action. Pourtant la plupart du temps, le silence prime ; élément propice à créer une certaine ambiance introspective, l'absence de dialogues pointe la solitude de ses personnages et leur incommunicabilité. Prolongement logique de cette approche et sans toutefois pousser le vice jusqu'à l'absolu détachement, la direction d’acteur de TODA met l’accent sur l'inexpressivité des acteurs qui offrent ainsi un reflet non déformé d’une situation ou sentiment crédibles.