.Matsuda Yusaku
 
 
The Action Superstar

Proof of the man

Resurection of Golden Wolf
Profitant de sa notoriété grandissante, Matsuda signe un juteux contrat avec la Kadokawa pour cinq films sur cinq ans (Proof of the Man, The Resurrection of the Golden Wolf, The Beast must Die!, Yokohama B.J. Blues et Tanteï Monogatari). Le premier film du contart, et pas des moindres, est le cultissime Proof of the Man de Jun'ya Sato (par ailleurs, co-scénariste d'Hommes, Porcs et Loups de Fukasaku), un polar où il incarne un flic japonais qui enquête sur l'assassinat d'un afro-américain dans un hôtel international de Tokyô. Matsuda partage la vedette avec un casting de haute tenue (Toshiro Mifune, Kôji Tsuruta, George Kennedy, ou encore la sublime Mariko Okada) et se rend de plus de plus incontournable sur la scène cinématographique nippone. En 1979, il tourne le polar surréaliste de Tôru Murakawa : The Resurrection of the Golden Wolf où il reprend, à son propre compte, l'histoire de Dr Jeckyl et Mr Hyde et rend hommage à Seïjun Suzuki, notamment lors d'un gunfight tout droit venu de La Marque du Tueur. Avec, en guise de second couteau, un très surprenant, voire inattendu, Sonny Chiba.
Resurection of Golden Wolf: les différents visages de Matsuda
Entre-temps (c'est-à-dire durant l'année 1978-1979), vient la trilogie des Yugi (The Most Dangerous Game, The Murder Game et The Execution Game) réalisée par son ami Tôru Murakawa, élève de Kinji Fukasaku, où il incarne le tueur à gages Shoeï Hanami (ou Narumi, c'est selon le film), un jeune homme plein d'avenir qui voit sa vie basculer le jour où il est kidnappé par une bande de yakuza hauts en couleur, qui le transforme contre son gré en machine à tuer. Arborant un look similaire à celle de Robert de Niro dans Taxi Driver (quand ce n'est pas sa psychologie avec The Beast must die !), Hanami est le personnage le plus cool depuis la création du yakuza-eïga. Avec un univers plus proche du comic-book que d'un Seïjun Suzuki grand cru (plutôt la référence de The Resurrection of the Golden Wolf, et encore), chaque film de la trilogie contient (ou se conclut par, c'est toujours selon le film) de dantesques gunfights qui opposent Hanami à une horde d'assaillants, dans de magnifiques plans-séquences à rendre jaloux Brian de Palma lui-même. Le tout bercé par une magnifique musique qui renvoie à l'age d'or du polar américain des seventies. L'intérêt de cette trilogie est que chaque film appartient à un style différent. Le premier (The Most Dangerous Game) est un pur polar d'action teigneux à la Friedkin ou Fukasaku, le second (The Murder Game) joue plus la carte de l'humour noir propre à un Robert Altman ou un Elmore Léonard, quand au dernier (The Execution Game), il est beaucoup plus dur, plus froid, plus sombre, plus dramatique, plus crépusculaire.

The Execution Game



The Execution Game





Trilogie Yugi

S'ensuit un yakuza-eïga âpre et viscéral nommé Les Tombes sans Noms de Yukihiro Sawada (avec Murakawa, un de ses réalisateurs attitré, également co-réalisateur de High School Panic de Sogo Ishii), où il garde son inimitable look Travis Brickle (Ray-bans, manteau militaire, Magnum 357).

Matsuda sort en même temps son second album : U-Turn, un hommage à l'ambiance de la chanson des Doors ; Riders on the Storm. Cet album est considéré comme étant son meilleur. Se rencontrent sur cette album des influences telles que David Bowie, Brian Eno, Joy Division, Kitaro, Tangerine Dream, Léonard Cohen et le groupe Japan de David Sylvian. Un authentique Concept-Album qui a motivé un projet d'adaptation par Nagisa Oshima et Shuji Terayama mais qui ne s'est malheureusement jamais concrétisé. Vient ensuite le polar onirico-chandlerien The Murder in the Doll House de Susumu Kodama, où Matsuda incarne un détective embringué dans une sale histoire d'héritage. Il forme, dans ce film, un magnifique couple avec la charmante Yumi Takigawa (avec qui il partagera l'affiche dans A Homansu, son unique réalisation).