.Matsuda Yusaku
 
 
De l'ombre à la lumière

En 1980, viendra le rôle qui lui vaudra le respect de ses pairs, l'admiration des critiques, la consécration du public et surtout l'Asian Movie Award du meilleur acteur : The Beast must die! (Yaju Shisubeshi) de son réalisateur fétiche, Tôru Murakawa, tiré d'un roman d'Haruhiko Oyabu, l'auteur de The Resurrection of the Golden Wolf et de la série du détective Tajima (La Jeunesse de la Bête et Détective Bureau 2 3). Dans ce thriller noir, sombre, nihiliste, viscéral et mélancolique (considéré, à très juste titre, comme étant le Taxi Driver japonais), il incarne un grand reporter, traumatisé par la guerre du Viet-nam, qui sombre dans la folie meurtrière. Pour incarner ce personnage qui "marche et parle comme un mort", Matsuda suit un régime draconien qui le transforme profondément, loin de son image de séducteur ténébreux tel qu'on peu le voir dans ses nombreuses publicités. Matsuda n'hésite pas à s'impliquer complètement dans son personnage, ce changement radical portera ses fruits puisqu'il livrera là un de ses plus beaux rôles.

Entre-temps, il est de nouveau la vedette d'une série TV devenue culte qui lui offrira définitivement ses galons de superstar : Tanteï Monogatari. Il y incarne le détective privé Shunsaku Kudô, cool et intrépide qui ne se déplace qu'avec sa petite Vespa blanche.

Tantei Monogatari
Cette coolattitude inspirera durablement bon nombre de réalisateurs et de mangaka, à commencer par un de ses plus grands fans ; Shinichiro Watanabé qui le prendra comme base pour son Spike Spiegel dans Cowboy Bebop et pour son Ash dans son Animatrix, dont il empreinte d'ailleurs le titre : Histoire d'un Détective. Tellement fan de l'acteur d'ailleurs que Watanabé en tirera également les personnages de Mugen (pour le physique) et de Jin (pour la psychologie) pour son Samurai Champloo. A noter aussi que Tsukasa Hôjô s'est, lui aussi, inspiré de Matsuda pour son City Hunter. Il suffit de voir la trilogie des Yugi pour se rendre compte que Ryô Saeba tient énormément de Shoeï Hanami. Tout comme le cocktail XYZ est une référence à The Beast must Die!. Il avouera même plus tard que Oretachi no Kunsho reste sa série télévisée préférée et que c'est ce qui lui a donné l'idée du duo Saeba/Makimura au début du manga.

Toujours passionné de musique, il continuant sa carrière parallèle de chanteur en sortant son troisième album : Touch. En 1981, Matsuda confirme sa profonde implication aux projets auxquels il participe. Il compose la bande originale, le scénario et interprète le rôle-titre du film d'Eichi Kudo (Thirteen Assassins, Un Yakuza contre la Meute) intitulé Yokohama B.J. Blues. Un polar où l'on retrouve toutes les recettes d'un film avec Matsuda. Un détective (flic, tueur ou truand, c'est au choix) cool, une ambiance nocturne, la ville comme personnage à part entière, le jazz (son personnage joue du saxophone) et une histoire d'affrontements entre yakuza. L'idée lui est venue car il a toujours rêvé de faire un remake à la japonaise de la série TV Johnny Staccato avec John Cassavetes. Toujours très créatif, Il sort deux albums coup sur coup (bientôt suivi d'une série de concert dans tout l'archipel): Hardest Day, qui contient les chansons composés pour Yokohama B.J. Blues, et Hardest Night Live qui est, comme son nom l'indique, le live de sa tournée. D'ailleurs sera tournée une vidéo de son concert qui, malheureusement, n'est plus disponible officiellement.


Touch (Album)

Harvest day (Album)

Yokohama B.J. Blues