"Ghost actress " (1996)

En 1996, pour financer la finition de son documentaire consacré à Joseph Losey, NAKATA accepte la proposition du jeune producteur Takenori SENTO de réaliser son premier long métrage cinématographique. Collaborant une nouvelle fois avec TAKAHASHI, les deux hommes écrivent le scénario de "Ghost Actress / Don’t look up". Incluant bon nombre de prémices de leur futur succès mondial "Ring", l’histoire conte la mystérieuse vengeance du fantôme d’une jeune fille aux longs cheveux noirs sur le tournage d’un film réalisé dans de vieux studios – ressemblant étrangement à ceux de la Nikkatsu. Loin d’être un grand succès et de remporter sa mise, le métrage n’attire au final que huit cents personnes après avoir été diffusé six semaines durant aux séances de minuit. L'accueil sera bien meilleur lors de la ré-édition du DVD après la déferlante de la série ''Ring" et Hollywood finit même par acheter les droits pour en faire un remake. Dans le rôle de l'assistant réalisateur, l'acteur SABU n'était alors pas encore le réalisateur reconnu de nos jours.
Au moins, le métrage permet au réalisateur d’attirer l’attention de l’écrivain Suzuki KOJI, surnommé le "Stephen King" du Japon. Il approche NAKATA pour lui demander d’assurer l’adaptation cinématographique – après celle d’un téléfilm décevant – du premier livre d’une trilogie à succès "Ringu" (les deux autres tomes étant "LOOP" et "SPIRAL"). Pas rancunier de l’échec du précédent métrage, la production sera une nouvelle fois assurée par Takenori SENTO. Le scénario varie quelque peu du roman d’origine, le protagoniste principal étant une femme – et non plus un homme – et la résolution à l’aide d’un psycho-meter, machine capable de lire la mémoire des personnes, étant totalement écartée. Si les producteurs ne contestent pas outre mesure ces changements drastiques, ils s'inquiètent bien davantage de l'édulcoration de l'agonie des victimes, décrite minutieusement dans le roman d'origine; leurs craintes seront levées dès les premières projections des rushes.
Le film sort en double programme avec l'adaptation officielle du second tome de la trilogie, ''The Spiral" ("Rasen") mis en scène par Joji IIDA. Réalisé pour un budget standard d’à peu près 1,5 million de dollars, le film de NAKATA est un succès international. Il a non seulement permis de remettre au goût du jour le populaire genre du film de fantômes (japonais), mais également à transcender les frontières pour s’imposer sur un marché international.

"Ring" (1998)

Le jour même de la sortie de "Ring 1" et de ses premières estimations encourageantes de fréquentation de salles face aux résultats catastrophiques de la suite – pourtant officielle – du "Rasen" d'IIDA, l’éditeur KADOKAWA décide de donner son feu vert pour une autre suite. Il propose alors à NAKATA et aux producteurs Taka ICHISE et Suzuki KOJI de publier une annonce pour demander à des écrivains professionnels d’imaginer la séquelle du premier opus. La maison d’édition reçoit plus de quatre cents scénarios. Si le mérite revient finalement à Hiroshi TAKAHACHI d’en rédiger la version officielle, quatre histoires seront néanmoins retenues et publiées dans le livre "Motto Kowai Yottsu no Hanashi".
"Ring 2" suit donc dans la foulée du premier succès. La pré-production, incluant l’écriture du scénario, a pris moins de quatre mois, le tournage n’a duré que cinq semaines et la post-production quatre autres mois. Sorti au début de l'année 1999 en double-programme avec "Shikoku" de Shunichi Nagasaki, il n'atteint ni le génie, ni les résultats du précédent volet. Si le troisième – et pour l'instant dernier – épisode est toujours signé des mains du scénariste TAKAHASHI, NAKATA décline la réalisation pour se consacrer à d’autres projets. Préquelle, contant les origines de la mystérieuse Sadako, "Ring 0" sera mis en scène par Tsuruta NORIO. Quant au troisième opus officiel de la trilogie originale des romans, "Loop", la réalisation avait été proposé à Shinya TSUKAMOTO, qui avait refusé. Projet en complet stand by depuis, la production semble relancée depuis l’été 2005 suite à différents communiqués évoquant une possible adaptation prochaine.
Parallèlement, les coréens signeront avec "Ring Virus" leur propre remake en co-production avec les japonais, l’importation de films nippons étant toujours inédit l’année de sa réalisation. "Ring Virus" choquera à proprement parler Hideo NAKATA pour ne pas être une nouvelle relecture, mais plutôt la reprise à l’identique et au plan près de sa propre œuvre.