.Tsukamoto Shinya
 
 
Fist Club


"Tokyo Fist" (1995).
"Tokyo Fist" a été largement inspiré de la propre vie de famille de Shinya TSUKAMOTO. Pendant qu'il avait embrassé sa carrière de réalisateur, son frère Koji était devenu un illustre chef-cuisiner dans un prestigieux restaurant à Tokyo. Parallèlement, il avait tenté de devenir un boxeur professionnel mais avait renoncé après un match éprouvant. Après quatre ans, il avait pourtant envie de revenir au ring, au grand chagrin de sa mère. Cette anecdote, ainsi que des histoires du gymnase dans lequel Koji s'entraînait, ont inspiré Shinya l'idée de broder une histoire autour d'un simple employé le jour et boxeur le soir. TSUKAMOTO propose à son frère de se lancer dans l'aventure du long-métrage. Pendant que Shinya tente de trouver des investisseurs étrangers pour financer son projet, Koji prend la difficile décision de mettre un terme à son poste de chef-cuisinier. Il pense sincèrement le regretter quand la pré-production prend un sacré retard et repousse le début du tournage de quelques mois; Shinya peine à trouver des sources financières. D'autre part, il décide de s'adjoindre les services d'un second réalisateur et scénariste pour pouvoir déléguer une bonne part de ses responsabilités sur le prochain tournage et de pouvoir s'impliquer davantage dans un rôle principal. Il fait appel à SAITO Hisashi, rencontré par l'intermédiaire du Festival de PIA. Ce dernier écrit un scénario complet bien loin de l'histoire originelle imaginée par Shinya. Devant leur incapacité à s’accorder, ils mettent un terme précoce à leur collaboration, ce qui n'empêche TSUKAMOTO de garder la trame d'un triangle amoureux et de l'intégrer au cours de son récit.

Finalement, le tournage démarre en juin 1994, huit mois après la date de tournage initialement prévue. TSUKAMOTO endossant une nouvelle fois la responsabilité de quasiment tous les postes clés du tournage, les prises de vue s'éternisent sur plus de quatre mois, à raison de sept jours par semaine. Moins long et bien plus maîtrisé que ses précédents, le film doit une large part de sa réussite à la parfaite collaboration fraternelle. "Tokyo Fist" est une nouvelle fois sélectionné à de nombreux Festivals, rafle quelques prix et est cité dans plusieurs listes mondiales des dix meilleurs films de l'année. Il signifie également le point de départ de la carrière d'acteur de Koji TSUKAMOTO, apparaissant notamment dans "Ley Lines" et Agitator" de MIIKE.

A sa grande surprise, TSUKAMOTO est invité par des responsables de l'organisation du Festival de Venise à faire partie du jury. Invité à l'initiative de Roberto Silvestri, fan des premières œuvres du réalisateur japonais, il jouit donc de la situation particulière réservée à tout membre du jury, sous la présidence de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion. L’anecdote dit que TSUKAMOTO avait des sacrées difficultés pour pouvoir suivre tous les films en sélection avec ses maigres connaissances en anglais et que seul "Hana Bi" de Takeshi KITANO avait su lui plaire. Au moment de la décision du jury, il avait tenu un tel discours enflammé envers son confrère japonais, que la plupart des autres membres avaient fait pression sur la présidente pour attribuer la palme d'or au célèbre comédien-réalisateur.