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.Tsukamoto Shinya |
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Son poing dans ta gueule |
Tournage de
"Tetsuo 2" - Tsukamoto et Haguchi. |
Pendant
la préparation et le tournage de "Hiroku",
TSUKAMOTO a continué à développer
ses idées pour une suite à "Tetsuo".
Il pense ne pas encore avoir fait tout le tour de la
question et est avide de continuer à explorer
l'étroit lien constitué entre la chair
et le métal.
Aussitôt le tournage de son projet commercial
achevé, il se replonge corps et âme dans
la préparation de "Tetsuo 2"; alors
qu'une partie de ses anciens et fidèles collaborateurs
avaient pu se faire engager sur le tournage de "Hiruko",
d'autres en avaient profité pour avancer sur
la préparation de son nouveau projet personnel
indépendant. Par la même occasion, le réalisateur
crée sa propre société de production
sous le nom de KAIJYU THEATER, en partie en référence
à son ancienne troupe de théâtre,
en partie pour marquer sa franche volonté de
continuer à œuvrer dans du pur produit indépendant
à l'opposé d'une grosse machinerie du
calibre de "Hiruko".
"Tetsuo 2" marque donc un net retour aux méthodes
de réalisation chères à TSUKAMOTO
: une équipe de bénévoles largement
au service de son film, des journées de tournage
sans fin et de nombreuses prises expérimentales
conservées – ou non au montage final. Cette
manière particulière de tourner signifie
également un retour des anciens démons
du réalisateur : le tournage se prolonge plus
de douze mois, impliquant le départ progressif
de la quasi-totalité de l'équipe de tournage;
à seulement la moitié du film, TSUKAMOTO
est à nouveau à court d'argent, personne
ne s'étant réellement soucié de
l'aspect financier du projet. Une nouvelle fois, les
responsables de F2 – qui lui étaient déjà
venu au secours lors du tournage du premier épisode
– lui prêtent main-forte en lui présentant
les exécutifs de la multinationale TOSHIBA EMI.
Ces derniers sont au firmament de leur succès
et sont prêts à avancer une large somme
(près de 700.000 dollars) pour financer la bande
son et la finalisation du film. Finalement, le tournage
s'achève plus de douze mois après le coup
d'envoi du premier tour de manivelle. TSUKAMOTO sort
extenué du tournage et ne s'est jamais véritablement
avoué satisfait du montage final du film.
L'équipe
de "Tetsuo 2" |
Quelques
membres de l'équipe décident de s'offrir
un petit voyage en Europe en guise de récompense
et pour tester les réactions d'un public étranger.
Mal leur en prend, car lors de l'avant-première
internationale dans le cadre du Festival d'Avoriaz,
le film est accueilli dans une large indifférence.
Le coup d'envoi du succès du film ne sera donné
que l'année suivante lors de ses projections
(et gains de prix) aux Festivals respectifs de Yubari,
Bruxelles, Hong Kong, Sitges et Montréal. De
nombreux réalisateurs rendent hommage au travail
du réalisateur et avouent son large influence
sur leur propre œuvre, dont Gaspar Noé,
Jeunet & Caro, Alejandro Jorodowsky ou Lloyd Kaufman.
Au-delà de la simple admiration, Quentin Tarantino
et son ami Roger Avary ("Killing Zoé")
prennent contact avec le réalisateur japonais
pour lui proposer de collaborer à l'écriture
et à la production d'un troisième volet.
Longtemps appelé "Flying Tetsuo", le
projet ne voit pourtant jamais le jour à cause
d'une retombée de part et d'autre de l'enthousiasme
communicatif des débuts.
Parallèlement,
le chanteur énigmatique de "Nine Inch Nails",
Trent Reznor, contacte Shinya TSUKAMOTO pour lui faire
part de son admiration et de lui proposer les clips
de son dernier album à sortir. Malheureusement,
par un malheureux concours de circonstances, un fax
détaillant la procédure à suivre
se perd dans les locaux de la Kaiju et Reznor le prend
comme un refus de la part du réalisateur japonais.
Les deux hommes auront finalement loisir de collaborer
sur un jingle de 50 secondes pour le compte de MTV USA,
réalisé par TSUKAMOTO et illustré
par la musique des "Nine Inch Nails"; la courte
publicité leur vaudra de gagner le premier prix
du meilleur spot d'une station de télévision
au Festival de New York de 1994.
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