.Tsukamoto Shinya
 
 
Size doesn't matter


Tsukamoto en compagnie de Weerasethakul et Song.
Basé sur le roman homonyme de Mariko KOIKE, "Tamamushi" est l'un des cinq segments composant le métrage initial "Jam Films 3 – Female". Film à sketches, la série a été expressément créée à l'initiative d'un Festival de Films Asiatiques au Japon et jouit depuis d'une forte popularité. Son seul leitmotiv est de réunir des moyens métrages tournant autour d'un même thème. Cette fois, il s'agissait d'adapter de nouvelles de l'émergeante génération japonaise d'écrivains autour du thème de la féminité.
Ce métrage permet à Shinya TSUKAMOTO de poursuivre sa sensuelle et troublante exploration de la sexualité féminine entamée dans son antérieur "Snake of June" sans perdre de sa verve réputée. Première réalisation en numérique, TSUKAMOTO adore la légèreté du support, le gain du temps et le budget bien moins conséquent. Quant à la description de la sexualité redécouverte par une femme vieillissante, elle perpétue l'érotisme abordé une première fois dans son "Snake of June" et prolongé par son récent "Vital".

Commissionné par Le Festival du Film International de Jeonju (Corée) comme part d'un film à trois sketches, dont les deux autres segments ont été réalisés par le coréen Song Il-gon et le thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, "Haze", entièrement réalisé en caméra numérique, est un angoissant film d'horreur claustrophobe se jouant des sens de ses spectateurs. Et de prouver à TSUKAMOTO, qu'il n'a rien perdu de l'énergie foisonnante de ses débuts.
Après la prise en main du matériel numérique sur son précédent "Tamamushi", il exploite à fond le prétendu premier épisode d'une trilogie imaginée depuis longtemps, mais impossible à réaliser auparavant. L'utilisation d'une petite caméra DV facilement maniable lui permet enfin de donner vie à ses visions, en l'enfermant dans le décor – spécialement conçu pour les besoins du film – d'un étroit espace cloisonné, dans lequel le personnage de TSUKAMOTO se retrouve prisonnier. Revenant à ses bonnes vieilles habitudes de touche-à-tout, le réalisateur occupe tous les postes à la fois, que ce soit derrière la caméra, comme à la création du décor ou d'interprète du rôle principal. Si "Haze" revient à un pur film de sensations à base de nombreux cadrages expérimentaux inédits et de scènes chocs cultes, il n'en néglige pas moins une portée philosophique plus proche de ses dernières réflexions érotisantes. Proposant une fin expressément vague, les différentes interprétations inhérentes à l'histoire semblent tout de même toutes concourir à un nouveau triangle amoureux et une sexualité interdite.