.Hara Kazuo, dans les entrailles du soleil levant
 
 

"Je ne suis pas le genre de réalisateur à filmer l'évènement en cours, j'aime plutôt provoquer un évènement pour le filmer ensuite."
Kazuo Hara

Le contexte mouvementé du Japon des années 60 permet au documentaire de se populariser. Mieux qu'un film, il interroge directement la réalité, et peut ainsi confronter les spectateurs avec leur quotidien. La fiction et les costumes semblent disparaître. Pour plusieurs réalisateurs, Ogawa ou Tsuchimoto, le documentaire devient le moyen de montrer les failles du système, ou de faire connaître des causes oubliées. En 1967, Shohei Imamura bouscule le genre avec son "L'évaporation de l'homme" qui remet en cause son rapport à la réalité. La réalité est aussi une fiction, le documentaire reste un film. C'est sur cette situation que Kazuo Hara débute dans le monde du documentaire. Son approche garde l'esprit critique de ses prédécesseurs, en y mêlant une véritable réflexion sur l'image et donc sur le genre qu'il touche. Il compte s'intéresser aux handicapés, à la sphère intime des japonais, à l'horreur oubliée de la Guerre puis aux derniers jours de la vie d'un écrivain pour finalement enfin écrire une fiction non-documentaire avec acteurs castés. Caméra à l'épaule, prise de son en différée et montage sont les trois outils qui lui permettent de jouer avec la réalité et la fiction. Toujours critique, Kazuo Hara s'interroge surtout sur l'histoire et sa narration, thème plus apparent dans ses deux derniers films. Confronter une histoire à l'Histoire pour en connaître la réalité et comprendre le processus de création d'une histoire en essayant de déterminer la part de vérité et de mensonge. Avec un rythme de travail espacé, Kazuo Hara prend son temps pour découvrir sous un autre angle sa société et ses mythes.

Portrait réalisé par Michaël Stern (Wild Grounds) . Entretien par Kenneth Ruoff - Mars 2008 .


1 Goodbye CP
2
Mon Eros très privé
3 L'armée de l'Empereur s'avance
4 Une vie consacrée
5 Entretien avec Kazuo Hara
6 Filmographie